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فاس Ma ville de coeur

  • Photo du rédacteur: Julie EYMAR
    Julie EYMAR
  • 13 janv. 2018
  • 7 min de lecture

Je vous emmène enfin à Fes, ma ville de coeur, cette ville qui ne ressemble à aucune autre. Un pied au sol et je me sens comme chez moi. On dit toujours ‘’le meilleur pour la fin’’, et pour le coup, je vais boucler mon périple marocain avec cette magnifique ville qui a su m’accueillir à bras ouvert et me faire apprécier cette douce vie marocaine.

Fes, s’écrit aussi Fez, signifie en réalité ‘’pioche’’, provenant d’une légende selon laquelle on aurait trouvé l’objet à l’emplacement des premières fondations. Fès aurait été créée il y a environ 12 siècles. Coincée entre les sommets du monde de l’Atlas et les oliveraies de la chaine du RIF, ce petit paradis était peuplé par les berbères avant que les populations arabes ne s’y installent. Aujourd’hui considérée comme capitale culturelle, spirituelle et scientifique du Maroc, elle accueille près de 1,112 millions de personnes et se positionne ainsi comme la deuxième ville la plus peuplée du Maroc. Mais revenons sur le terme de ‘’capitale scientifique’’ qui a fait débat chez moi. A première vue, Fes n’a rien d’absolument scientifique pour obtenir ce titre, c’est vrai. En réalité elle tient cette référence du Moyen Age, lorsque ses universités étaient des plus reconnues et fréquentées par de grands sages. A cela s’est ajoutée l’université Al Quaraouiyine dont je vous parlerai plus bas, on a par la suite donné cette mention de capitale scientifique. Néanmoins aujourd’hui l’innovation ne se concentre pas dans cette ville, que ce soit la recherche ou la science pure, la ville de Fes n’est pas des meilleures, mais ne vous inquiétez pas, on y trouve bien d’autres trésors.


Loin du Casablanca très moderne, ou du coté bling bling de Marrakech, Fes offre un quotidien ancré dans les valeurs traditionnelles sans chichi ni tralala, juste une bonne dose de simplicité et traditions. A Fes on ne s’ennuie pas, il y a des milliers de coins à visiter, des petites places reculées, des quartiers colorés, des marchés animés et une quantité de traditions à vivre.

Commençons la visite, je vous emmène direction la medina, cette ancienne ville pleine de vie fondée en 789, est jusqu’à aujourd’hui la plus grande zone piétonne au monde. En effet, aucune voiture ne passe dans cette zone étant donné l’étroitesse des rues, et aucun cyclomoteur n’est toléré, ainsi seuls piétons, ânes et charrettes sont autorisés à circuler. Remplies de trésors et d’authenticité, elle a été classée à l’UNESCO en 1981 pour sa richesse culturelle mais aussi spirituelle puisqu’elle abrite la première université musulmane du monde. Cette ville, anciennement centre ville, est entièrement fortifiée par de solides remparts , présentant de nombreuses portes et près de 10 000 ruelles. Difficile de ne pas se perdre entre ces murs, les rues sont étroites, quasiment identiques, et très dynamiques, cependant la médina a une vraie hiérarchie. Il y a d’abord de grandes rues commerciales (que les européens appellent souvent ‘’souk’’) avec beaucoup d’activités et vendeurs en tout genre. Puis il y a de plus petits axes, les rues résidentielles abritant souvent une population plus pauvre, qui mènent vers l’extérieur. Ces rues sont plus calmes car elles ne présentent pas d’activité. Elles mènent enfin à d’autres rues, plus petites, des ‘’derbs’’ ou ruelles qui sont des impasses. Celles-ci conduisent à des micro quartiers résidentielles après lesquels on ne peut pas aller plus loin si ce n’est chez l’habitant. Pour sortir, faites demi-tour et passez par la grande rue. Toutes ces indications ne sont qu’à titre informatif,il vous faudra passer beaucoup de temps dans la médina pour la connaitre parfaitement ou du moins ne pas vous y perdre. Autre système de repérage, les places publiques qui prennent souvent le nom de l’activité principale qui s’y déroule de nos jours ou jadis. À Fès, il y a des places en lien avec des artisanats spécifiques, car oui, la médina abrite aussi de nombreux artisans: menuisiers, boulangers, forgerons… Par exemple, on aura ‘’Neijarine’’ signifiant charpentier, ‘’seffarine’’, qui vient du mot jaune et c’est la place des chaudronniers, ou encore ‘’Chammain’’ pour cireur, où des bougies étaient faites et où les traditionnelles pantoufles dorées brodées sont vendues de nos jours. Profitez d’un tour dans la médina pour faire vos achats touristiques, vous y trouverez de nombreux souvenirs des babouches aux traditionnels tajines. N’oubliez pas que la médina abrite de nombreux riads où vous pourrez vous détendre et profitez d’un bon thé à la menthe.


Poursuivons notre itinéraire dans la médina où sont précieusement gardées de grandes écoles coraniques. Les écoles coraniques, appelées ‘’madrassa’’, font parties du patrimoine marocain. Au-delà de leur mission d’éducation, les madrassas de Fès ont gardé leur architecture avec un panel de savoir-faire artisanaux et de matériaux marocains. Deux madrassas sont très connues à Fès, l’école Bou inania et la madrassa Attarine. La madrassa Bou inania est située au sommet des deux ‘’Talaa’’, ces rues sont les artères piétonnes de la médina commerçante de Fès, où on trouve tous les articles artisanaux fabriqués au cœur de cette médina. La madrassa Attarine est située quant à elle prêt de la Quaraouiyine, son université et sa mosquée. Ces madrassas jouaient un rôle d’éducation coranique et donc musulmane pour des quartiers entiers. Heureusement, au même titre que la médina de Fès ces lieux historiques sont protégés et classés à L’Unesco. Mais ce n’est pas tout! En plus de ces écoles, on trouve l’université Al Quaraouiyine, la plus ancienne au monde, au même titre que l’université de Bologne en Italie. Construite en 859, c’est l’oeuvre de la fille d’un riche Fatima Al Fihri, qui en fait une université musulmane. Ces lieux sont magnifiques, remplies d’histoire et de savoir-faire architecturaux. Aujourd’hui cette université est toujours active, coincée entre traditions et modernité, elle s’oriente vers les cours religieux mais aussi littéraires.


tanneries

Montons ensuite sur les toits de la médina, où les fameuses tanneries traditionnelles sont implantées. Voilà un des nombreux savoir-faire transmis depuis des millénaires. Les tanneries de la ville de Fès sont à ciel ouvert et exploitées tout au long de l’année pour alimenter le célèbre cuir de Fès. Il s’agit en fait de plusieurs grandes cuves où s’activent d’endurants Fassis à piétiner ces peaux de moutons, chameaux et agneaux. Ces cuves aux teintures pures sont à couper le souffle. Après l’Aïd célébrés au Maroc, un nombre impressionnant de peaux de bêtes sèchent sur les terrasses de la médina. L’odeur de ces peaux est remarquables, attention quand je dis remarquable, cela signifie qu’il vaut mieux les visiter avec un pince nez ou deux branches de menthes dans les narines. Toutes ces peaux sont destinées à être traitées dans l’une des 3 principales tanneries de Fès. La tannerie la plus importante de Fès est celle que l’on appelle la ‘’Chouara’', c’est un site fabuleux, où le temps n’a pas laissé de traces sur l’outil de travail, tous est fait manuellement ou plutôt avec les pieds. S’il y a bien quelque chose à ramener de Fes, c’est une belle pièce de cuir, veste, sac ou porte-monnaie, c’est un indispensable!


Pour ce qui est des MUST HAVE, autre spécialité Fassi: la poterie. A l’extérieur de la médina, un grand quartier est dédié aux potiers. Faites à base d’argile, ces poteries ornées de motifs vous rappellerons les imprimés ethniques des milles et unes nuits. Le bleu de Fes colore en partie ces poteries, symbole de la ville et de la qualité des produits fabriqués. Pour être sûr de ne pas vous faire avoir, pensez à vérifier au dessous des poteries qu’il y soit écrit ‘’Fes’’ avec une date. Si ces inscriptions n’y sont pas, c’est qu’il ne s’agit pas de poteries artisanales mais de poteries asiatiques, fausses, sans authenticité… N’hésitez pas à visiter les potiers dans leur fabrique, ce qui vous permet d’avoir les poteries à un meilleur prix, d’avoir un contact avec les potiers eux-mêmes et de voir comment c’est fait, et en plus c’est vraiment génial!


Enfin, comment visiter Fes, sans passer par le palais royal. Au Nord du nouveau Fes se trouve le palais royal construit au XIVeme siècle. Il occupe près de 80 hectares et donne sur une vaste place. Le complexe fortifié et hautement surveillé se compose de plusieurs palais, d’une madrassa, d’une mosquée et d’immenses jardins. Malheureusement le palais ne se visite pas, on ne peut qu’admirer le magnifique portail fait de mosaïques et de ses portes en bronze dorées. L’ampleur du palais est impressionnante, vous pouvez faire presque le tour en voiture, ce qui vous amène à parcourir un bout de la ville.


Et puis, commençant à être habituée à cette ville, j’ai mes petits coins à moi, loin des coins touristiques (que j’aime quand même). Ce qui me plait le plus à Fes, c’est ce mélange fantaisiste et traditionnel visible partout, et tout ces gens simples et accueillants, prêts à tout pour vous rendre heureux. Cependant tout cela ne peut être capturé par l’appareil, c’est à vous de le découvrir. Parmi mes bonnes adresses, il y a déjà mon avenue shopping: le quartier de Saada! C’est LA PLACE pour shopper! Rendez-vous à partir de 18h pour trouver des vêtements, chaussures et sac de rêve pour un prix plus qu’abordable et dans une rue animée! Pour ma part, c’est vraiment le quartier des bonnes affaires où vous pourrez en plus goûter des snacks de rue comme la soupe à

l’escargot, les maïs grillés ou les nombreuses cacahuètes à grignoter. Comme dans toute ville marocaine, vous trouverez de nombreux cafés plus ou moins classes où profitez de bonnes patisseries et jus de fruits. Mais j’ai quand même deux coins préférés. Premièrement, le restaurant la Piscope où les immenses salades et les pizzas sont à tomber! J’y ai mangé durant mon premier séjour à Fes et depuis c’est devenu comme un rendez-vous obligatoire! Récemment j’ai aussi découvert un café moderne et jeune, dont les boissons et les snacks sont parfaits: le Masterbucks Coffee. Bon je sais, lu comme ca, ça fait très contrefaçon, mais c’est vraiment très sympa et reposant! Les prix sont toujours abordables, puisqu’on reste au Maroc.

Dernier petit conseil dont je n’ai pas encore pu profité, chaque année se tient à Fes, le festival mondial de musiques sacrées, début juin. Ce festival a connu ses débuts en 1994 et s’inscrit dans une mission universelle de paix et de rapprochement entre les peuples. Durant une dizaine de jours, diverses manifestations et soirées sont données dans tous les monuments et site importants de la ville. Chaque année, le festival accueille une multitude d'artistes, qui viennent de tous les horizons et de toutes les cultures. D’ailleurs, ce festival a été désigné en 2001, par l’ONU, ‘’comme l’un des événements marquants ayant contribué, d’une façon remarquable, au dialogue des civilisations.’’




A vos valises, direction Fes! Bien plus authentique que Marrakech, venez découvrir une partie du Maroc traditionnel!

Et à bientôt pour de nouvelles aventures!



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Sinon, Julie, 20ans, habitant la région la plus ensoleillée de France (c'est bon pour le moral), étudiante en langues étrangères, future institutrice (dans les écoles internationales bien sure!). Toujours très enjouée de voyager, rencontrer de nouvelles personnes dans de nouveaux pays, leurs cultures, leur histoire. 

 

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